S’éloignant de son imagerie si caractéristique (celle de Sleepy Hollow notamment, mais déjà perdue dans La Planète des singes), Tim Burton
retrouve son goût de conteur dans Big Fish. Il y met en œuvre sa maîtrise
des richesses grammaticales du cinéma pour nous emporter, de séquences en
séquences, dans les histoires étranges de Ed Bloom. Personnage étonnant, qui
entremêle sans cesse la réalité et la fantasmagorie, l’exagération et
l’anecdote réelle, pour le plus grand délice du spectateur.
Sans beaucoup
d’artifices, avec un grand talent de narrateur, Burton s’amuse. On retrouve ses
goûts enfantins, mais appliqués à un monde adulte qui ne se prend pas au
sérieux et qui préfère rêver. On pense à Proust quand il nous dit qu’« il vaut mieux rêver sa vie que la
vivre, encore que la vivre, ce soit encore la rêver ».
Et c’est, dans Big Fish, tout ce
qui reste de l’enfant dans l’adulte qui cherche coûte que coûte à s’exprimer, pour s’écarter du chemin et conquérir le monde de l’imaginaire.
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