
Jane Campion, très
fidèle à son style, quitte le mélodrame pour aller voir du côté du thriller,
mêlant les hésitations sentimentales de Franny Averey avec une enquête autour
d’un tueur qui sévit.
Si l’enquête en
elle-même est assez simpliste (mais là n’est pas ce qui intéresse réellement la
réalisatrice), c’est le personnage de Franny, très bien servi par une
excellente Meg Rayan, qui est au cœur du film, de même que cette atmosphère
très bien saisie par Campion qui mêle lenteur et détours et qui baigne dans une
lumière sombre splendide (la photo, par moment, est incroyable).
On pardonne donc
l’intrigue un peu superficielle et même artificiellement trompeuse (et qui
laisse notamment croire que l’inspecteur Malloy est coupable, rendant le
personnage faussement trouble) pour se laisser prendre à cette histoire
érotico-sentimentale joliment filmée.