samedi 6 août 2016

Drive (N. Winding Refn, 2011)




Bon thriller, qui démarre avec une excellente séquence, avant de baisser d'un ton et d'être moins novateur. Mais l'ensemble est remarquable et on apprécie, dans les temps actuels où bien des films cherchent à immerger dans une action ininterrompue et trépidante, un rythme plus lent, plus calme, qui attend les personnages.
La séquence initiale est une reprise du début du Driver de W. Hill. On retrouve le même scénario (une course-poursuite "lente" après un braquage) et le même mutisme chez le personnage principal.

Ryan O'Neal, chauffeur mutique et détaché dans The Driver
Ryan Gosling dans Drive, avec le même mutisme


Mais ici N. Winding Refn change complètement l'atmosphère, en filmant avec plus de chaleur, plus de velouté (la bande originale, notamment, y est pour beaucoup).
Malheureusement Ryan Gosling – un peu comme Ryan O’Neal d’ailleurs   manque terriblement de charisme. Il faut dire tout le monde n’a pas le magnétisme de Alain Delon ou Steve McQueen (Bullitt est très présent), qui peuvent se permettre des jeux extrêmement minimalistes.

On sent dans le film une double influence : celle de M. Mann d'abord (au travers d’un film comme Collatéral en particulier), avec une volonté de filmer la ville, la nuit, le lent mouvement des personnages, de chercher une distance un peu feutrée ; et celle de M. Scorsese (Taxi Driver) ensuite, dans les errements du personnage (dans la manière de marcher de Ryan Gosling même) et surtout dans les soudaines explosions de violence, comme des déchaînements trop longtemps contenus (la violence est par trop exagérée d'ailleurs, on regrette un peu cette concession aux modes actuelles). On retrouve là une idée qui était déjà présente à un point encore beaucoup plus extrême dans Le Guerrier silencieux, film précédent de N. Winding Refn, qui alliait des moments lents, silencieux et sans musique, avec des déchaînements de violence barbare et atroce.

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