Très bon film de Kurosawa que cette
adaptation de Macbeth, où la pièce
est transposée dans le Japon médiéval. Cette transposition de Kurosawa est
dénuée de l’épique qui dominera Ran
(adaptation du Roi Lear), trente ans
plus tard. Ici, s’il reprend la trame principale (la prophétie des sorcières,
l’influence maléfique de l’épouse, la fin), Kurosawa tend à enfermer ses
personnages : les brumes de la forêt où les cavaliers tournent en rond sont une métaphore de l’esprit de Washizu, embrouillé par les
passions ; et le vide des pièces, où Washizu complote, reflète son vide intérieur, que saura tourner à son profit son épouse.
Aidé par son acteur fétiche Toshiro Mifune, dont le jeu expressif fait merveille ici, Kurosawa mêle des séquences splendides
dans la forêt, des apparitions oniriques et inquiétantes de spectres et filme des
morts surjouées, notamment dans la séquence finale, où Washizu finit criblé des flèches
de ses propres soldats.
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