Si l’histoire en elle-même est assez simple et si la
narration s’offre parfois de singuliers raccourcis, là n’est pas l’intérêt de Pulsions (1), qui reste l’un des
meilleurs films de Brian De Palma.
De Palma y développe une mise en scène à la fois voluptueuse
et savante, construisant de nombreuses séquences comme autant de morceaux de
bravoure (la séquence dans le musée, le meurtre dans l’ascenseur) et il
parvient à distiller un parfum onirique et pulsionnel au film.
Bien sûr – on connaît De Palma – Hitchcock n’est pas loin
(si Vertigo est largement évoqué au
musée, c’est davantage Psychose qui
est repris ici) mais l’inspiration n’est ici qu’un point de départ et De Palma
explore ses thèmes du double et du fantasme avec virtuosité. Cette virtuosité
n’est plus seulement un déballage technique un peu prétentieux ou une simple
passion formelle : elle contribue à créer un univers singulier et à y
enfermer les personnages sans que l’on discerne vraiment si cette étrangeté
vient du monde lui-même ou de leur perception du monde.
De Palma joue d’incertitudes, de tensions, trompant
volontiers le spectateur (dès la scène d’ouverture et jusqu’à la séquence
finale) mais aussi ses personnages en multipliant les jeux de miroirs, les
mouvements de caméra, les confusions entre les pulsions et la réalité, les
ressemblances et les dissonances.
(1) : Si le titre français trahit largement le titre
original – Dressed to Kill –, il est
tout à fait fidèle au film lui-même.
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