Autour d’une trame assez classique
(il n’y a pas ici la liberté de ton déployée dans Le Gaucher et que l’on retrouvera dans Little Big Man), Arthur Penn profite d’un fait divers pour tirer un
portrait corrosif de l’Amérique de son époque, avec une ville qui se déchaîne
et révèle sa violence, son racisme et son conformisme arrogant.
Les réactions de la ville devant le
retour au bercail de Bubber, l’enfant du pays évadé, permettent, au travers du
microcosme de la bourgade, de montrer combien la société américaine, derrière
ses dehors présentables, est profondément pourrie. Les dénonciations, les
passages à tabac gratuits, la calomnie, l’arrogance violente et sûre
d’elle-même, l’ivresse ravageuse, les passe-droits, tout cela transforme la
ville en une cocotte-minute dont le shérif (excellent Marlon Brando, avec ce flegme puissant si caractéristique), qui tente de sauver ce qui peut
l’être, ne parvient pas à éviter l'explosion.
On pense à Fury, avec la violence incontrôlable de la foule, ou à Boulevard des passions, avec la
corruption latente et les arrangements qui se retournent contre le shérif.
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