vendredi 30 juin 2017

La Poursuite impitoyable (The Chase de A. Penn, 1966)




Autour d’une trame assez classique (il n’y a pas ici la liberté de ton déployée dans Le Gaucher et que l’on retrouvera dans Little Big Man), Arthur Penn profite d’un fait divers pour tirer un portrait corrosif de l’Amérique de son époque, avec une ville qui se déchaîne et révèle sa violence, son racisme et son conformisme arrogant.
Les réactions de la ville devant le retour au bercail de Bubber, l’enfant du pays évadé, permettent, au travers du microcosme de la bourgade, de montrer combien la société américaine, derrière ses dehors présentables, est profondément pourrie. Les dénonciations, les passages à tabac gratuits, la calomnie, l’arrogance violente et sûre d’elle-même, l’ivresse ravageuse, les passe-droits, tout cela transforme la ville en une cocotte-minute dont le shérif (excellent Marlon Brando, avec ce flegme puissant si caractéristique), qui tente de sauver ce qui peut l’être, ne parvient pas à éviter l'explosion.
On pense à Fury, avec la violence incontrôlable de la foule, ou à Boulevard des passions, avec la corruption latente et les arrangements qui se retournent contre le shérif.


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