jeudi 7 septembre 2017

Gerry (G. Van Sant, 2002)




Film très dépouillé de Gus Van Sant qui fait s’enfoncer dans la nature (qui devient progressivement un désert) deux adolescents. Il n’y a guère d’autre objectif que de s’écarter, de façon obstinée, de la société et d’aller toujours plus loin, plus profond, de façon plus isolée. Bien vite on ne s’interroge plus guère quant à l’issue tragique du film.
Plus qu’une narration structurée, le film est donc une quête perdue, une recherche d’absolu. Mais on n’est guère subjugué par l’image, d’autant plus que le film n’est pas très original. Depuis Stroheim et le final des Rapaces, toute quête jusqu’au-boutiste conduit en effet à un dépouillement de l’image et emmène ses personnages dans le désert (dans celui, blanc et salé de la Vallée de la Mort, c’est encore mieux). Ainsi, après Stroheim, on a vu Antonioni (Zabriskie Point), Monte Hellman (The Shooting) ou Philippe Garrel (La Cicatrice intérieure).
Van Sant distille son style habituel (longs travellings, flash-backs mentaux, images accélérées, bruits très présents, etc.) mais sans parvenir à nous immerger complètement ni à nous faire partager le cheminement des deux Gerry.



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