Film très
dépouillé de Gus Van Sant qui fait s’enfoncer dans la nature (qui devient
progressivement un désert) deux adolescents. Il n’y a guère d’autre objectif
que de s’écarter, de façon obstinée, de la société et d’aller toujours plus
loin, plus profond, de façon plus isolée. Bien vite on ne s’interroge plus
guère quant à l’issue tragique du film.
Plus qu’une
narration structurée, le film est donc une quête perdue, une recherche
d’absolu. Mais on n’est guère subjugué par l’image, d’autant plus que le film
n’est pas très original. Depuis Stroheim et le final des Rapaces, toute quête jusqu’au-boutiste conduit en effet à un
dépouillement de l’image et emmène ses personnages dans le désert (dans celui,
blanc et salé de la Vallée de la Mort, c’est encore mieux). Ainsi, après
Stroheim, on a vu Antonioni (Zabriskie Point), Monte Hellman (The Shooting)
ou Philippe Garrel (La Cicatrice intérieure).
Van Sant
distille son style habituel (longs travellings, flash-backs mentaux, images
accélérées, bruits très présents, etc.) mais sans parvenir à nous immerger
complètement ni à nous faire partager le cheminement des deux Gerry.
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