Avec un style résolument moderne qui tourne le dos à
Hollywood, Bob Rafelson cogne sur les stéréotypes de la petite société
américaine. Le film reprend les grandes lignes de Comme un torrent de Minelli, qui
entremêlait – avec une virtuosité incroyable – des situations et des personnages
similaires.
Ici aussi, comme chez Minelli, Robert Dupea, le personnage principal est un intellectuel qui revient d'un voyage (en réalité une errance au cours de laquelle il a fait un peu tous les boulots), avec à ses basques une fille populaire (Karen Black, parfaite, avec ce léger strabisme qui la fragilise et donne une note vaine à son personnage) qui détonne dans le milieu familial de Robert. C’est que Rafelson n'y va pas avec le dos de la cuillère pour décrire cette famille intellectuelle guindée (le père est paralysé, le frère est engoncé dans une minerve) qui va être dynamitée par Robert.
Ici aussi, comme chez Minelli, Robert Dupea, le personnage principal est un intellectuel qui revient d'un voyage (en réalité une errance au cours de laquelle il a fait un peu tous les boulots), avec à ses basques une fille populaire (Karen Black, parfaite, avec ce léger strabisme qui la fragilise et donne une note vaine à son personnage) qui détonne dans le milieu familial de Robert. C’est que Rafelson n'y va pas avec le dos de la cuillère pour décrire cette famille intellectuelle guindée (le père est paralysé, le frère est engoncé dans une minerve) qui va être dynamitée par Robert.
En revanche Rafelson a le cran d'emmener loin son idée : Robert Dupea méprise à peu près tout le monde (autant le peuple que
son milieu d'origine) et il devient vite antipathique (et encore est-il sauvé en
partie par Jack Nicholson, pour lequel le spectateur a, malgré tout, une forme
d'identification). C'est qu'il est animé, en réalité, par une insatisfaction permanente, qui le pousse à réagir sans cesse contre le monde qui l'entoure, qui le pousse à se lever et repartir, ce qu'il fait, en fait tout au long du film. Ces deux aspects sont un enrichissement par rapport à Dave Hirsch, héros de Comme un torrent.
Sous couvert d'une forme moderne, Cinq pièces faciles reprend donc des situations déjà vues dans le
Hollywood classique. Mais il s'approprie ces situations en les mettant au goût de
son temps, créant ainsi une belle passerelle entre le classicisme et le Nouvel
Hollywood qui, chacun à sa façon, parlent de l'Amérique. Il faut dire que, si le cinéma
américain a considérablement changé en une décennie (le temps qui sépare le
film de Minelli de celui de Rafelson), les ressorts de la société américaine – inépuisable
matériau de base des films – sont, peu ou prou, les mêmes.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire