lundi 27 août 2018

Les Forbans de la nuit (Night and the City de J. Dassin, 1950)




Très bon film noir de Jules Dassin qui filme avec un mélange de réalisme et de stylisme les bas-fonds de Londres, en suivant les magouilles de Harry, petite frappe du milieu dont la fuite en avant vaine et tragique saute aux yeux dès les premières scènes. Tout le film concourt à nous montrer combien sa recherche du gros coup, celui qui l’installera parmi les caïds respectés de la ville, sera un échec permanent.
Tout son parcours est une fuite en avant : depuis son rejet de la petite vie simple que lui propose Mary (Gene Tierney) à l’hypocrisie avec laquelle il appâte ses proies, en passant par son inconscience face à la violence des mécanismes qu’il déclenche.

Richard Widmark trouve un rôle parfait (proche de celui du Carrefour du la mort de H. Hathaway) : son physique, sa façon de tordre la bouche, de ricaner, de se moquer avec des cris aigus, de se défiler honteusement ou de fanfaronner, font exister parfaitement son personnage.



Dassin construit un film sombre, illustré de fulgurances visuelles – avec une ambiance parfois expressionniste –, de personnages hauts en couleur (avec ces lutteurs au profil patibulaires) et un voile sombre en toile de fond qui convient parfaitement au genre.

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