Important film
de science-fiction japonais, Godzilla
frappe d’abord par sa noirceur : au-delà des séquences d’apparitions du
monstre et de destructions, Ishirō Honda décrit un Japon sombre et dramatique, mais où
la société s’interroge (avec des séquences de débat ou encore Serizawa qui
incarne une science consciente de sa puissance).
La mise en scène du monstre venant ravager le Japon est très spectaculaire (malgré des effets spéciaux évidemment très datés qui, aujourd’hui, suspendent largement l’effet de croyance) : la façon dont sont filmées les attaques nocturnes du monstre confère aux scènes une étonnante puissance visuelle.
La mise en scène du monstre venant ravager le Japon est très spectaculaire (malgré des effets spéciaux évidemment très datés qui, aujourd’hui, suspendent largement l’effet de croyance) : la façon dont sont filmées les attaques nocturnes du monstre confère aux scènes une étonnante puissance visuelle.
Les effets
spéciaux sont très différents de ceux effectués par Hollywood à cette
époque : là où les Américains privilégient le stop-motion (avec notamment Ray Harryhausen à la conception), Honda
s’en remet à un acteur affublé d’un costume en caoutchouc (de plus de 90
kg !). La technique varie ensuite suivant les plans : la
surimpression est utilisée pour les plans d’ensemble alors que le monstre
piétine allègrement moult maquettes pour les plans rapprochés.
Les scènes finales sous-marines, emplies d’une dramaturgie sombre et poétique, sont très belles.
Le film fait la part belle à une Nature indépassable et qui reprend ses droits lorsqu’elle est bafouée (ici, c’est une réaction aux essais nucléaires) : Godzilla est, dans ce sens, une image de la Terre-Gaïa qui se venge du mal fait par les hommes. L’arme destinée à détruire Godzilla – et que Serizawa refuse longtemps d’utiliser vu sa force destructrice – fait écho à l’arme nucléaire alors que le suicide final de Serizawa (afin qu’avec lui disparaisse la connaissance permettant de faire une telle arme) évoque le kamikaze qui se sacrifie pour son pays.
L’influence du film est énorme : non seulement il a donné lieu à de très nombreuses suites, mais il a irradié le cinéma mondial, puisque Godzilla est à peu près la seule figure cinématographique exportée par le Japon. Et le monstre inspire toujours puisque R. Emmerich en 1998 (dans un remake très faiblard) ou G. Edwards en 2014 (dans un remake en revanche très réussi) ont fait leur Godzilla, de même que Guillermo del Toro en 2013, qui joue avec des monstres directement issus de l’univers de Honda dans Pacific Rim.
Les scènes finales sous-marines, emplies d’une dramaturgie sombre et poétique, sont très belles.
Le film fait la part belle à une Nature indépassable et qui reprend ses droits lorsqu’elle est bafouée (ici, c’est une réaction aux essais nucléaires) : Godzilla est, dans ce sens, une image de la Terre-Gaïa qui se venge du mal fait par les hommes. L’arme destinée à détruire Godzilla – et que Serizawa refuse longtemps d’utiliser vu sa force destructrice – fait écho à l’arme nucléaire alors que le suicide final de Serizawa (afin qu’avec lui disparaisse la connaissance permettant de faire une telle arme) évoque le kamikaze qui se sacrifie pour son pays.
L’influence du film est énorme : non seulement il a donné lieu à de très nombreuses suites, mais il a irradié le cinéma mondial, puisque Godzilla est à peu près la seule figure cinématographique exportée par le Japon. Et le monstre inspire toujours puisque R. Emmerich en 1998 (dans un remake très faiblard) ou G. Edwards en 2014 (dans un remake en revanche très réussi) ont fait leur Godzilla, de même que Guillermo del Toro en 2013, qui joue avec des monstres directement issus de l’univers de Honda dans Pacific Rim.
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