Cette adaptation
d’Hemingway, si elle se veut appliquée et si elle cherche à se fixer sur les
ressentis des personnages, ne parvient pas à sortir ses personnages de quelques
stéréotypes.
Centré autour
d’Ava Gardner, qui, comme souvent, fait chavirer le cœur des hommes (elle
exerce la même attraction magnétique que dans Pandora ou que dans La Comtesse aux pieds nus), les personnages déclinent différents types de
réactions. Parmi eux Jakes Barnes (Tyrone Power), héros discret, impuissant et
désabusé, et Robert Cohn (Mel Ferrer), amoureux platonique, ne sont guère
convaincants. Et c’est finalement Errol Flynn, dans le rôle décalé de Michael
Campbell, fiancé sans illusion, désargenté, fêtard et saoul, qui tient le mieux
son personnage. On regrette que l’acteur joue un rôle qui ressemble
furieusement à ce qu’il était devenu alors, puisque l’alcool et les fêtes ont eu
raison de sa superbe et que sa déchéance devait ne jamais cesser.
Les scènes de
furia dans Pampelune sont très réussies : la multiplicité des ambiances et des
personnages et cette folie que l'on sent dans la ville auraient pu sortir le film des
rails bien guindés d’une superproduction hollywoodienne.
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