Sam Raimi, après
ses succès dans de gros blockbusters (une série de Spider-Man dont le premier volet est plutôt réussi), revient à son
pêché mignon : le film d’horreur gore. On retrouve donc les éclaboussures
de sang et les masques sanguinolents horrifico-comiques qui rappellent les deux
Evil Dead, des fantômes qui
surgissent ici et là et d’autres formes à demi-gore et à demi-grotesques. Si l'histoire révèle peu de surprises, le twist final est en revanche très
réussi.
Raimi cherche
néanmoins à raconter un petit quelque chose : suivant le ton actuel
convenu, il tape sur le bouc émissaire social par excellence, à savoir les
banquiers. Ici c’est une jeune conseillère qui se voit jeter un sort pour avoir
refusé un délai de paiement à une petite vieille (qui se révèle être une sorcière) pour se faire
bien voir de son patron et bénéficier d’une promotion. Bien entendu le
déferlement d’horreurs que subit la banquière est sans commune mesure avec ce
qu’elle a pu faire mais passons. La vieille sorcière représente alors les
pauvres injustement spoliés et sacrifiés sur l’autel du fric et du carriérisme.
C’est donc la
critique capitaliste (dans une version caricaturale et simpliste) qui s’invite
dans le film d’horreur. Ici les pauvres ne font pas que subir mais ils serrent
les poings et se vengent. Un peu comme dans Chato’s Land, où l’Indien décime ceux qui le poursuivent : ici ce sont les spoliés
et les démunis qui rendent les coups.
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