vendredi 24 mai 2019

L'Oiseau au plumage de cristal (L'uccello dalle piume di cristallo de D. Argento, 1970)




Très bon premier film de Dario Argento qui montre déjà à la fois sa grande maîtrise et son style très personnel dans une intrigue qui relance la mode du giallo.
Les codes du genre (genre déjà exploré avec maestria par Mario Bava) sont bien présents (le tueur aux gants, les armes blanches, la touche d’érotisme, etc.) et Argento distille savamment une dose de suspense qui tient le spectateur en haleine.
La célèbre séquence de la première agression, avec Sam (très bon Tony Musante) coincé dans les vitrines,  résume à elle seule le style d’Argento. Jouant sur les sons, les lumières, l’incapacité d’agir – alors que la femme ensanglantée s’affale au sol et que l’agresseur s’est échappé –, la séquence marque le spectateur et elle marque aussi Sam qui cherche à se remémorer ce moment pour retrouver un détail qui lui a échappé. Argento conduit alors son film autour de cet élément manquant mais qui nous a été montré – à nous ainsi qu’à Sam – et qui nous échappe. On sait que c’est une signature d’Argento de jouer ainsi avec l’image (jeu qui culmine dans Profondo Rosso où l’assassin est montré à l’image très tôt dans le film, sans que le spectateur ne le remarque).



Argento prolongera ce premier film (au travers de deux autres films aux titres animaliers qui constituent une première trilogie), déploiera incroyablement son style (dans une seconde trilogie avec Profondo Rosso, Suspiria et Infernoet, ensuite, reviendra à ce style inventif mais moins délirant, avec un scénario très proche de celui de L’Oiseau au plumage de cristal dans Ténèbres.

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