Très bon premier film de Dario Argento qui montre déjà à la fois sa
grande maîtrise et son style très personnel dans une intrigue qui relance la
mode du giallo.
Les codes du genre (genre déjà exploré avec maestria par Mario Bava)
sont bien présents (le tueur aux gants, les armes blanches, la touche
d’érotisme, etc.) et Argento distille savamment une dose de suspense qui tient
le spectateur en haleine.
La célèbre séquence de la première agression, avec Sam (très bon Tony
Musante) coincé dans les vitrines,
résume à elle seule le style d’Argento. Jouant sur les sons, les
lumières, l’incapacité d’agir – alors que la femme ensanglantée s’affale au sol
et que l’agresseur s’est échappé –, la séquence marque le spectateur et elle
marque aussi Sam qui cherche à se remémorer ce moment pour retrouver un détail
qui lui a échappé. Argento conduit alors son film autour de cet élément
manquant mais qui nous a été montré – à nous ainsi qu’à Sam – et qui nous
échappe. On sait que c’est une signature d’Argento de jouer ainsi avec l’image
(jeu qui culmine dans Profondo Rosso
où l’assassin est montré à l’image très tôt dans le film, sans que le
spectateur ne le remarque).
Argento prolongera ce premier film (au travers de deux autres films aux titres animaliers qui constituent une première trilogie), déploiera incroyablement son style (dans une seconde trilogie avec Profondo Rosso, Suspiria et Inferno) et, ensuite, reviendra à ce style inventif mais moins délirant, avec un
scénario très proche de celui de L’Oiseau
au plumage de cristal dans Ténèbres.
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