Alain Cavalier,
après des films solides mais assez conventionnels (L’Insoumis), change sa caméra d’épaule et s’éloigne vers les
chemins plus libres du cinéma moderne.
Il livre ainsi
un film qui respire la liberté entre copains, avec cette rencontre entre quatre
hommes qui, le temps d’une virée de quarante-huit heures construite au hasard
des rencontres, va peu à peu les souder et créer des liens que l’on sent puissants.
Plus que les histoires des uns et des autres, plus que l’imbroglio du départ et
l’évolution des rapports entre eux quatre, c’est cet état d’esprit que saisit
parfaitement Alain Cavalier et que l’on ressent à l’écran, avec des séquences
que l’on sent en partie improvisées, et des acteurs qui, de plus en plus, s’amusent
et jouent entre eux. Le titre, au travers de ses différentes significations, montre
bien le punch de cet étonnant road-movie et sa joie de vivre qui, peu à peu, dépasse les vies
difficiles des uns ou des autres (chômage, garde d’enfant refusée, etc.).
Quand on sait
que, après plusieurs autres films construits et filmés avec la même liberté, Alain
Cavalier bifurquera à nouveau vers des émotions très différentes (avec Thérèse en particulier), on admire cette
capacité à changer du tout au tout, du drame à la légèreté ou de la légèreté au
sublime.
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