Quelques années
après l’énorme carton de Ben-Hur, les
péplums sont encore capables de mobiliser de très grands moyens de la part des
studios (1). A la tête de cette superproduction, Anthony Mann, génial réalisateur,
entre autre, d’une série de westerns exceptionnels, a bien du mal à être convaincant.
On sait qu’il fut remercié par Kirk Douglas sur le tournage de Spartacus quelques années plus tôt et on
ne peut pas dire qu’il cerne ici complétement son sujet. On a bien du mal à
retrouver la maîtrise absolue du réalisateur de L’Appât, Je suis un aventurier ou L’Homme de la plaine.
Sa façon de filmer l’espace, d’épaissir ses personnages, de les mettre en
résonance avec la Nature, de construire entre eux des liens complexes, de rythmer
parfaitement son film, tout cela semble bien loin dans cette Chute de l’Empire romain assez pesante
et bien peu originale.
Il faut dire
aussi que le casting pose problème, tant Livius, le général romain au cœur du
film, est campé par un Stephen Boyd bien pâlichon et sans talent. Christopher
Plummer, dans le rôle de Commode, n’est guère plus convaincant (2), alors que Sophia
Loren, en sœur de l’Empereur, n’apporte pas grand-chose. C’est d’autant plus
dommage que la distribution est intéressante par ailleurs, avec plusieurs seconds
rôles tenus par des acteurs autrement plus charismatiques (James Mason, Alec
Guiness, Omar Sharif, Mel Ferrer ou encore Anthony Quayle).
(1) : On
notera que les décors sont parmi les plus grands jamais réalisés pour un film
et que les remparts ou le forum ne sont pas des trucages filmés en transparence
mais ont été construits grandeur nature, mobilisant des centaines d’ouvriers.
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(2) : Dans son Gladiator, qui reprend la trame de La Chute de l’Empire romain, Ridley Scott
saura éviter cet écueil en choisissant deux très bons acteurs (Russell Crowe et
Joaquin Phoenix) pour tenir ces deux rôles clefs.
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