Si ce film de Seijun
Suzuki semble moins stylisé que ses œuvres les plus célèbres (La Marque du tueur, Le Vagabond de Tokyo), c’est qu’il se réserve pour la séquence
finale, qui, elle, est empreinte de toute la vitalité du style de Suzuki.
Jusqu’alors La Vie d’un tatoué marquait un pas de
côté avec le film de yakuza : on suit deux frères (l’aîné yakuza et le
benjamin, porté vers les arts) qui se cachent dans une communauté de mineurs
qui les acceptent. Bien sûr ils seront rattrapés par leur destin mais c’est
cette intégration qui intéresse Suzuki. Amitié,
amour : si ce n’était leur passé, ils auraient pu entamer une nouvelle
vie. Suzuki prend plaisir à filmer l’harmonie naissante, les moments d’une vie
qui, jusqu’alors, leur était interdite et qui se met en place.
Et lorsque le
benjamin se fait rattraper par le clan qui les recherche, la vengeance du frère tatoué, sanglante et jusqu’au-boutiste (seul contre tous) nous vaut une séquence, on
l’a dit, spectaculaire et déchaînée, visuellement éclatante et innovante.
On comprend
combien ce combat final a pu influencer Tarantino pour ses Kill Bill.
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