Après un premier
film réussi en forme de polar noir (Sang
pour sang), Joël Coen change son fusil d’épaule et explore la
comédie : il se fait donc plaisir avec ce film amusant, porté par un duo
de personnages très bien campé par Nicholas Cage (qui reprend ici le même ton
de looser dépassé que dans Peggy Sue
s’est mariée) et Holly Hunter. Autour de ces deux-là, les multiples
personnages font très cartoons et c’est là la première apparition de ce
prototype de personnage, brossé à gros traits, faisant irruption dans le cadre
sans le moindre doute, et que l’on retrouvera si souvent dans la filmographie
des frères Coen : de Miller’s Crossing au Big Lebowski en
passant par Intolérable cruauté ou O’Brother, c’est tout une galerie de
portraits de personnages secondaires résolument burlesques qui emplissent les comédies
des frères Coen.
Mais le film,
peu à peu, abandonne le ton de comédie du début, qui avait une teinte de
tragique désespéré porté par le couple McDunnough pour s’enfoncer dans un
loufoque bien peu subtile. L’on regrette un peu cet équilibre du début qui
parvenait à garder une certaine tenue, avec un montage très rythmé, une
répétition de séquences très drôles, une voix off percutante, le tout formant
une accroche réussie. Le film, sans doute, pâtit trop de ce burlesque loufoque
qui dénature un peu la tentative désespérée du couple de construire une
famille.
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