vendredi 20 novembre 2020

Échec à l'organisation (The Outfit de J. Flynn, 1973)

 

Intéressant et typique de l’humeur des années 70, Échec à l’organisation reprend la même trame que Le Point de non retour de Boorman ou que The Nickel Pride de Mulligan : un individu est aux prises avec une organisation qui le dépasse et, grain de sable persévérant, il cherche à remonter le fil pour arriver à ses fins.
Earl (Robert Duvall, parfait), épaulé par Cody (Joe Don Baker), va donc de confrontation en confrontation, s’opposant sans cesse à un maillon de la chaine plus important, jusqu’à Mailer (Robert Ryan, toujours impeccable), le boss tout en haut.
C’est la tonalité du film qui lui donne tout son attrait, avec quelque chose d’un peu brisé dès le départ, de condamné. Peut-être est-ce dû à la couleur de l’image – un peu éteinte –, peut être est-ce dû à Robert Duvall lui-même, avec sa dégaine, son phrasé si typique, sa calvitie déjà avancée.
On regrette une fin complètement dissonante par rapport au reste du film. On aurait bien coupé le film un peu plus tôt, quand Earl et Cody, blessés et lassés, s’assoient le temps de souffler et allument une cigarette, quelques secondes avant d’affronter le reste de la bande de Mailer. L’incertitude finale eût été davantage en raccord que ce happy-end un peu facile.


 

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