vendredi 29 janvier 2021

Vice (A. McKay, 2018)



Dans Vice, Adam McKay décortique les années Bush junior en scrutant la vie politique de Dick Cheney, son fidèle second. On retrouve le style du Casse du siècle dans cette volonté pédagogique de montrer l’envers du décor, tout en s’en donnant à cœur joie avec une liberté narrative plaisante.
Christiane Bale, dans un rôle encore une fois inattendu, confirme son talent et sa capacité étonnante à se transformer physiquement pour un rôle.
Le portrait est très féroce et Dick Cheney apparaît à la fois comme un Machiavel puissant et comme un Mabuse manipulateur, cause de tous les maux du monde. L’idée de jouer avec sa fragilité cardiaque pour le montrer plus insubmersible encore est très bonne (avec la greffe cardiaque en fin de film). Il n’est rien épargné contre celui qui, d’abord influençable dans ses jeunes années, deviendra l’éminence grise diabolique et terrible du pouvoir.
Mais, dans cette charge énergique et débridée contre Cheney, on retrouve le même sentiment un peu superficiel que dans Le Casse du siècle, peut-être à cause du ton du film, qui verse par moment dans la comédie satirique alors que son propos est effrayant.
Vice poursuit ainsi la lignée très américaine de films qui dissèquent la politique – et en donnent une image terrible –, aussi bien en montrant les travers du système (Tempête à Washington, Votez McKay ou encore Qui a tué le président ? de W. Richert), qu’en brossant des portraits – le plus souvent au vitriol – de présidents (on pense à Nixon ou W.).





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