Dans Vice, Adam McKay décortique les années
Bush junior en scrutant la vie politique de Dick Cheney, son fidèle second. On
retrouve le style du Casse du siècle dans
cette volonté pédagogique de montrer l’envers du décor, tout en s’en donnant à cœur
joie avec une liberté narrative plaisante.
Christiane Bale,
dans un rôle encore une fois inattendu, confirme son talent et sa capacité
étonnante à se transformer physiquement pour un rôle.
Le portrait est
très féroce et Dick Cheney apparaît à la fois comme un Machiavel puissant et comme
un Mabuse manipulateur, cause de tous les maux du monde. L’idée de jouer avec
sa fragilité cardiaque pour le montrer plus insubmersible encore est très bonne
(avec la greffe cardiaque en fin de film). Il n’est rien épargné contre celui qui,
d’abord influençable dans ses jeunes années, deviendra l’éminence grise
diabolique et terrible du pouvoir.
Mais, dans cette
charge énergique et débridée contre Cheney, on retrouve le même sentiment un peu
superficiel que dans Le Casse du siècle,
peut-être à cause du ton du film, qui verse par moment dans la comédie
satirique alors que son propos est effrayant.
Vice poursuit ainsi la lignée très américaine de films qui dissèquent
la politique – et en donnent une image terrible –, aussi bien en montrant les
travers du système (Tempête à Washington,
Votez McKay ou encore Qui a tué le président ? de W.
Richert), qu’en brossant des portraits – le plus souvent au vitriol – de présidents
(on pense à Nixon ou W.).
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