Fresque paysanne
sur quatre saisons, L’Arbre aux sabots, dans son attache au
terroir et sans autre narration que celle de montrer un quotidien, immerge le spectateur dans la vie italienne
rurale, rude et dure, avec, en arrière-plan, le rapport difficile entre
propriétaires terriens et simples paysans. Le film évoque bien sûr le Farrebique de Rouquier mais il rejoint aussi La Terre tremble de Visconti ou encore le 1900 de Bertolucci (mais en moins politique que ces deux derniers films).
Ermanno Olmi,
très nettement, se positionne en héritier du néo-réalisme, en conservant certains grands principes (des acteurs non professionnels, une rugosité
dans la vie authentique qui est montrée sans fard), mais en prenant des
libertés à la fois en décalant son histoire à la fin du XXème siècle (renonçant
ainsi au principe essentiel du néoréalisme de descendre avec une caméra hors du
studio et de saisir la vie directement) et, davantage encore, en prenant des
partis-pris esthétiques très nets, aussi bien dans le rythme très contemplatif
que dans la beauté visuelle des plans.
Pourtant, malgré
de magnifiques séquences (la descente en péniche par exemple), cette longue
fresque a quelque chose d’un peu vieilli, d’un peu passé. Un comble pour une
histoire qui se veut hors d’âge, aussi bien dans la forme que dans son
discours.
vendredi 23 avril 2021
L'Arbre aux sabots (L'albero degli zoccoli de E. Olmi, 1978)
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