lundi 20 septembre 2021

Regards et Sourires (Looks and Smiles de K. Loach, 1981)

 



Looks and Smiles, que l’on peut aujourd’hui voir avec le recul des cinquante années de carrière de Ken Loach, est une belle réussite et apparait très typique des premières années du réalisateur dans ses thèmes et dans sa manière de filmer.
Il filme avec réalisme mais en s’attachant à ses personnages, il les peint avec précision et empathie, reste sincère avec eux, sans sombrer dans le misérabilisme.
Bien sûr on connaît les thèmes de Loach, qui, film après film, dénonce la misère sociale, mais, dans ses premières réalisations, il est plus efficace puisqu’il se garde de tordre ses personnages au service de ses idées. Ce sont Billy et son faucon qui compte avant tout dans Kes, Janice laminée par ses parents dans Family Life, ici c’est l’histoire un peu bancale de Mick et Karen, leurs maladresses et leur naïveté qui sont le cœur du film. Le creuset social, les difficultés du chômage, la vie qui leur cogne dessus, cela passe au second plan. C’est là une force du film, que Loach aura tendance à oublier parfois, quand ses personnages représenteront l’Angleterre écrasée par la misère ou par le chômage. Alors, quand le personnage n’est plus qu’un passe-plat, la force du film manque et celui-ci devient un manifeste.




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