vendredi 7 janvier 2022

La Fiancée du pirate (N. Kaplan, 1969)

 



Nelly Kaplan tire à boulet rouge sur la société et les bonnes mœurs à travers cette histoire de vengeance : Marie, méprisée, humiliée et asservie use de la bassesse même des hommes pour les contraindre et les martyriser.
Empli d’humidité et de boue, La Fiancée du pirate, avec un humour noir presque trash, dynamite la France rurale de la fin des années 60, n’épargnant rien ni personne. Le film est l’un des plus décapants de la période, poussant le jeu de massacre plus loin que les autres (Chabrol ou Boisset, par exemple, offrent des champs de tir plus restreints et il faut attendre le vitriol d’un Bertrand Blier, quelques années plus tard, pour retrouver ce même ton). On retrouve le ton et le mordant des comédies italiennes les plus grinçantes (Affreux, sales et méchants ou Les Monstres).


Bernadette Laffont est exceptionnelle et l’on ne voit pas quelle autre actrice aurait pu jouer ce personnage, mélange tapageur de libération sexuelle, d’ingénuité et de malice.
 Mais si le film tire – ô combien – partie du jeu de l'actrice, il brille aussi par sa galerie de portraits avec de savoureux seconds rôles qui sont autant de regards corrosifs sur la société française. Le tout avec, en fond sonore, la douce rengaine de Barbara...


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