Très grand film de Jean-Pierre Melville, L'Armée des ombres est une magnifique ode à la Résistance.
Interrompant son œuvre sur le polar, Melville a, très opportunément, mis de côté son expérimentation le conduisant vers une abstraction toujours plus poussée (avec l’aboutissement du Samouraï) pour ne garder que les éléments les plus caractéristiques de son style, avec son rythme lent, son découpage calme, ses intérieurs sombres, ses personnages taiseux, ses amitiés viriles qui savent rester silencieuses. On comprend que ce style serve parfaitement un film sur l’humilité sombre de la Résistance, de même qu’il servait déjà, sur un thème proche, le propos du Silence de la mer.
Interrompant son œuvre sur le polar, Melville a, très opportunément, mis de côté son expérimentation le conduisant vers une abstraction toujours plus poussée (avec l’aboutissement du Samouraï) pour ne garder que les éléments les plus caractéristiques de son style, avec son rythme lent, son découpage calme, ses intérieurs sombres, ses personnages taiseux, ses amitiés viriles qui savent rester silencieuses. On comprend que ce style serve parfaitement un film sur l’humilité sombre de la Résistance, de même qu’il servait déjà, sur un thème proche, le propos du Silence de la mer.
Le charisme puissant et tout en
retenue de Lino Ventura convient parfaitement au personnage et domine un casting
remarquable où chacun joue juste (même Paul Meurisse, souvent tenté par le cabotinage,
reste sobre).
Peut-être plus que tout autre
film sur la résistance, L’Armée des
ombres montre combien celle-ci est faite d’une chaîne de tout petits
maillons, essentiel chacun à sa mesure, même loin de tout héroïsme ou d’action
d’éclat. Chaîne tragique puisque chacun des maillons – qui est toujours un homme (ou une femme) seul, empli de
failles, d'hésitations et de doutes – risque de tomber à chaque instant, quand la chaîne,
miraculeusement, continue de tenir.
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