jeudi 2 février 2023

Jurassic World : Le Monde d'après (Jurassic World Dominion de C. Trevorrow, 2022)





La série des Jurassic Park va où vont bien souvent les séries : de film en film la qualité, si elle était présente au départ (et le film de Spielberg, sans être exceptionnel, avait clairement marqué son temps) s’effondre, les recettes de fabrication sont recyclées et deviennent toujours plus fades. Alors, pour cacher ce recyclage et ce manque de saveur, on enfouit le récit sous un déluge d’actions et l’on couvre le tout d’une couche de sucre toujours plus écœurante.
Ici il s’agit donc de reprendre les grosses ficelles d’origine avec un milliardaire généticien qui veut avoir le monde à sa main et qui est bientôt entouré de tout plein de dinosaures. Mais l’on constate, coup de théâtre, que « tout ne se passe pas comme prévu » et que le gentil milliardaire est un gros méchant. Alors des héros intègres viennent sauver le monde (au sens strict). Voilà pour la trame principale, vue, revue et usée. Mais elle se comprend du point de vue de l’industrie du cinéma : il s’agit pour les producteurs de ne prendre aucun risque.
Pour sucrer le tout et lui donner une apparence qualitative, le film convoque les actuelles têtes d’affiche des films précédents (Chris Pratt) mais aussi les vieilles stars de la série (Sam Neill, Laura Dern et Jeff Goldblum) et il s’en réfère à qui mieux mieux aux précédents opus, entre clins d’œil et citations incessantes.
Bien entendu tout cela est très mauvais. Devant les incohérences incessantes du scénario, les fonds verts que l’on sent à chaque plan, les coups de théâtre qui sont sans cesse anticipés et auxquels même les acteurs ne croient pas et devant la lassitude à voir les dinosaures imposer toujours les mêmes pas lourds et les mêmes hurlements, on comprend que la machine industrielle n’a aucun autre ambition que de rentabiliser une nouvelle fois la mise.

Renouveler, innover, créer une esthétique, surprendre, tout cela sera pour une autre fois, là n’est pas la question. Il est question de faire un bon gros hamburger et non de proposer un plat cuisiné. Et, malheureusement, les affaires marchent : le film est un succès financier et les producteurs sont aux anges.
Avec cet énième Jurassic World, c’est toute l’industrie du blockbuster américain, dans le plus mauvais sens du terme (celui du déferlement d’un produit industriel implacable et sans âme) qui s’affiche à l’écran.


 

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