samedi 18 mars 2023

Priscilla, folle du désert (The Adventures of Priscilla, Queen of the Desert de S. Elliott, 1994)





Même s’il ne réserve finalement guère de surprises, Priscilla, folle du désert – film fauché de Stephan Elliot qui va au bout de son idée de western en talons aiguilles – a un punch et une vitalité qui emportent le spectateur. Il faut dire que la personnalité des trois acteurs principaux (Terence Stamp, Guy Pearce et Hugo Weaving) est pour beaucoup dans ce road-movie réussi. Les personnages offrent un beau mélange de détachement, de foi en ce qu’ils sont et, dans le même temps, leurs doutes, emplissent le film.
Priscilla, alors, prend les problématiques fortes du film (l’homophobie, le SIDA
très présent dans les années 80 –, le changement de sexe, etc.) avec humour, dynamisme, auto-parodie et, même, une euphorie pas du tout évidente. Les sujets graves sont emballés dans un fell-good movie emballant.
La rencontre avec les aborigènes, dans le désert, est l'occasion d'une belle séquence. Cette réunion, autour d’un feu, de différents opprimés – réunion lourde de sens en Australie – et qui ont des cultures si éloignées donne lieu à une célébration pleine de joie et d’entrain. Et le désert australien, jusqu’alors associé aux délires mécaniques de Mad Max, prend une dimension très différente (très américaine pour le coup), entre la minéralité et le flashy des costumes de carnaval.

 


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