Magnifique film
de Karel Reisz, centré sur un personnage de looser toujours sur la corde raide, au
regard sans cesse perdu au loin, et qui cherche à capter la substance
électrique du monde (« le jus de la vie ») au travers de ses paris
sans cesse plus risqués et insensés. Pour Axel Freed seul compte le pari en
lui-même, la perte d’argent en soi n’ayant aucune importance (par exemple le
pari contre de jeunes basketteurs des rues où il risque vingt dollars en ne pouvant
empocher que dix pence). Et c’est l’incertitude et la remise en cause totale et
incessante qui l’accaparent.
Mais ce joueur compulsif dostoïevskien (le film peut d’ailleurs être vu comme une adaptation du roman de Dostoïevski) est aussi, dans sa face respectable, professeur de littérature et il entreprend ses élèves sur Shakespeare ou Dostoïevski justement. Sa tirade sur le « 2 + 2 = 5 » est à ce titre évocateur de sa certitude de gagner, certitude qui va à l’encontre de toute raison. Il ressent, au cœur de ses paris fous, des instants d’équilibre où il sait qu’il va gagner.
James Caan, magnétique, promène sa grande carcasse dans une New York très bien filmée, entre night-clubs et bars poisseux, où l’on croise de riches juifs, des bookmakers louches ou des hommes de main violents.
Et, bien sûr, peu à peu, Axel se désagrège, les fils de sa vie se rompent et tous ses paris mènent à une autodestruction assumée et recherchée, jusqu’aux séquences finales, qui ne laissent guère d’espoir.
Bien sûr – c’est là le propre, sans doute, de la fiction – Reisz emmène son personnage très loin et l’on se demande un peu comment il a pu survivre jusqu’ici à coup de paris et de mises toujours plus importantes. Mais cette trajectoire, très typique du Nouvel Hollywood, rejoint – en moins planante et moins directe mais tout aussi suicidaire – celle de Kowalski de Vanishing Point et de tant d’autres antihéros dont la vie se résume à avancer toujours plus vite sur une corde raide tendue en travers d’un ravin.
Plus encore que dans le remake insipide de Rupert Wyatt, c’est le personnage d’Howard Ratner dans le très bon Uncut Gems des frères Safdie qui renvoie à Axel Freed et à sa frénésie destructrice.
Mais ce joueur compulsif dostoïevskien (le film peut d’ailleurs être vu comme une adaptation du roman de Dostoïevski) est aussi, dans sa face respectable, professeur de littérature et il entreprend ses élèves sur Shakespeare ou Dostoïevski justement. Sa tirade sur le « 2 + 2 = 5 » est à ce titre évocateur de sa certitude de gagner, certitude qui va à l’encontre de toute raison. Il ressent, au cœur de ses paris fous, des instants d’équilibre où il sait qu’il va gagner.
James Caan, magnétique, promène sa grande carcasse dans une New York très bien filmée, entre night-clubs et bars poisseux, où l’on croise de riches juifs, des bookmakers louches ou des hommes de main violents.
Et, bien sûr, peu à peu, Axel se désagrège, les fils de sa vie se rompent et tous ses paris mènent à une autodestruction assumée et recherchée, jusqu’aux séquences finales, qui ne laissent guère d’espoir.
Bien sûr – c’est là le propre, sans doute, de la fiction – Reisz emmène son personnage très loin et l’on se demande un peu comment il a pu survivre jusqu’ici à coup de paris et de mises toujours plus importantes. Mais cette trajectoire, très typique du Nouvel Hollywood, rejoint – en moins planante et moins directe mais tout aussi suicidaire – celle de Kowalski de Vanishing Point et de tant d’autres antihéros dont la vie se résume à avancer toujours plus vite sur une corde raide tendue en travers d’un ravin.
Plus encore que dans le remake insipide de Rupert Wyatt, c’est le personnage d’Howard Ratner dans le très bon Uncut Gems des frères Safdie qui renvoie à Axel Freed et à sa frénésie destructrice.
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