lundi 6 mai 2019

Ready Player One (S. Spielberg, 2018)




Sans être un mauvais film, Ready Player One est bien loin des meilleurs Spielberg. Le réalisateur se fait plaisir et construit un univers tout entier dévoué au plaisir de l’évocation de l’enfance, multipliant les citations (De Retour vers le futur à King Kong en passant par Jurassic Park et, bien entendu, Shinning, au travers duquel une clef de l’énigme se révèle).
Mais le film peine à tenir en haleine, notamment par ce va et vient trop simple entre réel et virtuel. Spielberg délaisse toutes les imbrications – en soi passionnantes – entre le joueur et son personnage et délaisse la relation entre les enjeux du réel et leurs déclinaisons dans le virtuel ou entre les sensations du réel et leurs décalques dans le virtuel, etc. On est loin d’eXistenZ.
C'est ainsi que Ready Player One laisse de côté (ou ne fait qu’effleurer) un thème qui apparaît pourtant, en creux, au cœur du sujet : celui de la réalité de la vie d’un joueur. S’intéresser non pas aux performances du personnage dans le jeu, mais à sa vie hors du jeu, dans ces bidonvilles entassés, constitue un autre angle mort que n’aborde pas Spielberg (ou qu’il ne fait qu’évoquer rapidement, mais de manière trop fugace).

Spielberg renoue donc malheureusement avec des films de seconds rangs, bien faits mais trop riches en bonnes intentions sucrées. On est loin de la sécheresse virtuose des débuts ou de l’humeur sombre des années 2000.

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