Nous avons déjà eu l’occasion de discuter d’une liste d’une centaine de films, puis d’une autre d’environ cinq cents, puis d’une autre
encore d’un peu plus de deux-cents. En les recoupant (1), on trouve ainsi
environ six cent cinquante films.
Cela nous fait donc un ensemble de films très exhaustif, assez exhaustif en tous les cas pour contenir à la fois les films incontournables qui sont une substantifique moelle du cinéma, mais aussi d’autres films remarquables qui ont pu marquer le spectateur, l’émouvoir ou le faire réfléchir, et d’autres encore, moins connus ou plus étranges, mais qui brossent un portrait large du cinéma.
Cela nous fait donc un ensemble de films très exhaustif, assez exhaustif en tous les cas pour contenir à la fois les films incontournables qui sont une substantifique moelle du cinéma, mais aussi d’autres films remarquables qui ont pu marquer le spectateur, l’émouvoir ou le faire réfléchir, et d’autres encore, moins connus ou plus étranges, mais qui brossent un portrait large du cinéma.
À raison d’un film par semaine – ce qui fait un rythme très
sage – il faudrait donc une bonne douzaine d’années pour venir à bout de tous
ces films.
Une douzaine d’années pour aiguiser un regard, comprendre un art, le découvrir dans ses multiples aspects, pour l’expérimenter jusque dans des directions ardues, relier les œuvres entre elles, progressivement, et les relier aussi avec les autres œuvres des autres arts (2), cela nous semble un temps nécessaire, peut-être irréductible (3), pour découvrir ses goûts, les cultiver et intégrer ces œuvres à la vie de la pensée.
Le fait est que la culture prend du temps, qu’elle est un travail de l’esprit long et difficile – difficile ne voulant pas dire désagréable – et il est illusoire de penser pouvoir découvrir un art rapidement et facilement, en quelques œuvres clefs – fussent-elles majestueuses. Le cinéma ne déroge pas à la règle et il demande de laisser les œuvres vivre en nous, après qu’elles nous ont brusqués et surpris, après qu’elles nous ont parlé d’autre chose que de nous.
Et l'on ne doute pas qu’il faille bien des années pour avoir lu un peu quelques romans (4), parcouru quelques musées, écouté quelques symphonies, vu quelques opéras et déambulé dans quelques villes historiques chargées d’art.
Une douzaine d’années pour aiguiser un regard, comprendre un art, le découvrir dans ses multiples aspects, pour l’expérimenter jusque dans des directions ardues, relier les œuvres entre elles, progressivement, et les relier aussi avec les autres œuvres des autres arts (2), cela nous semble un temps nécessaire, peut-être irréductible (3), pour découvrir ses goûts, les cultiver et intégrer ces œuvres à la vie de la pensée.
Le fait est que la culture prend du temps, qu’elle est un travail de l’esprit long et difficile – difficile ne voulant pas dire désagréable – et il est illusoire de penser pouvoir découvrir un art rapidement et facilement, en quelques œuvres clefs – fussent-elles majestueuses. Le cinéma ne déroge pas à la règle et il demande de laisser les œuvres vivre en nous, après qu’elles nous ont brusqués et surpris, après qu’elles nous ont parlé d’autre chose que de nous.
Et l'on ne doute pas qu’il faille bien des années pour avoir lu un peu quelques romans (4), parcouru quelques musées, écouté quelques symphonies, vu quelques opéras et déambulé dans quelques villes historiques chargées d’art.
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(2) : On pourrait bien entendu tenter un tel panorama dans d’autres arts, pour le plaisir intellectuel de faire le tour des
romans, des œuvres architecturales marquantes, des peintures, etc.
(3) : Un cinéphile un tant soit peu passionné peut regarder quelques trois cents films par an. Mais, à ce rythme, il n’est pas
certain qu’il puisse expérimenter les films et, surtout, il n’est pas facile
d’expérimenter réellement d’autres arts que le cinéma.
(4) : Goethe nous dit (rapporté par J. Eckermann dans ses Conversations avec Goethe) : « Les braves gens ne savent pas ce qu'il en coûte de temps et de peine pour apprendre à lire. J'ai travaillé à cela quatre-vingts ans, et je ne peux pas dire encore que j'y sois arrivé ».
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