Dès son premier
film, qui part sur d’intéressantes bases de science-fiction, Luc Besson se veut
iconoclaste. Il profite du genre post-apocalyptique assez rare en France (mais
où quelques films ont fait date, comme Demain
les mômes ou Malevil) pour tenter
de trouver un style : Le Dernier
combat est pratiquement sans parole, l’image est en noir et blanc et Besson
met en scène une galerie de personnages mutiques, aux accoutrements faits de
bric et de broc (l’influence de Mad Max
se fait sentir).
Mais le film,
malgré ses partis-pris esthétiques, a étonnamment vieilli. Plus que l’absence
de dialogues, que le noir et blanc ou que la signification globale du film (qui
ne mène à peu près nulle part), c’est l’irruption de la musique qui date
terriblement le film et montre tout le (mauvais) goût de Besson. Au contraire
d’une bonne musique qui nous immergerait dans le film en créant une résonance avec l’image,
ici, ces rythmes typés années 80 sortent sans cesse le spectateur de ce que
tente de raconter le film et donnent une ambiance de clip pénible et malvenue. Eric Serra, déjà compositeur pour Besson, fera mieux, dans un autre style, avec Le Grand Bleu où, quoi que l'on puisse penser du film par ailleurs, l'harmonie est plus évidente entre ce que tente de créer l'image et ce que suggère la musique.
On retrouvera dans
le film suivant de Besson – le très quelconque Subway – cette image froide et cet ensemble image-son à la fois pseudo-frénétique
et daté. On y retrouvera aussi des personnages tout aussi artificiels avec, par
exemple, le personnage aux rollers (joué par Jean-Hugues Anglade) qui rappelle
l’univers du Dernier combat.
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