Michel Audiard,
grand dialoguiste et auteur de tant de répliques cultes, n’est guère
convaincant en prenant en main la réalisation. Son talent consistant à faire
dire des tirades bien senties à ses acteurs, son film se résume à une collection
d’adresses aux spectateurs pour déclamer des monologues semi-philosophiques qui
se veulent drôles. Mais c’est oublier que l’on ne peut faire l’économie d’un
scénario qui tienne debout et de personnages consistants : le résultat est
catastrophique.
Alors Bernard
Blier, Robert Dalban, André Pousse ou Françoise Rosay sont réduits à surjouer
sans cesse même s’ils ont, de temps à autre, ce bon mot qui fait mouche. Mais l’humour
potache lasse et le film sombre peu à peu dans le ridicule. Notons le jeu épouvantable
de Marlène Jobert qui laisse perplexe, elle qui jouera si juste avec Pialat quelques années plus tard (dans
Nous ne vieillirons pas ensemble).
C’est là qu’on mesure
la difficulté, pour un réalisateur, de rester en équilibre : avoir de l’humour
implique néanmoins une consistance et une crédibilité qui tienne le film.
Lautner le fait parfaitement dans ses Tontons flingueurs, ici Audiard se fourvoie complètement. Il ne reste guère, ici et
là, que la trogne inimitable de Blier, pour sauver (à grand peine) ce qui peut
l’être.
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