lundi 21 décembre 2020

Midway (R. Emmerich, 2019)

 


Sur les pas du Pearl Harbor de Michal Bay et avec dans un coin de la tête La Bataille de Midway de Jack Smight, Roland Emmerich propose un Midway qui reprend le grand principe de ces films : quelques personnages héroïques que l’on va suivre et qui convergent vers des grands moments de bataille. L’ensemble dresse bien sûr un portrait magistral des soldats américains, cow-boys modernes qui bravent le feu et dont l’ardeur au combat a tôt fait de balayer les préjugés des Japonais. Dès lors le film procure bien peu de surprises et d’émotions, n’évitant malheureusement pas les ralentissements de rythme qui tentent bien vainement de faire vivre un peu les personnages. À ce titre on notera qu’un film beaucoup plus immersif comme La Chute du faucon noir (qui n’interrompt jamais le combat et, au contraire, l’emmène crescendo une fois qu’il l’a enclenché) a la bonne idée de se passer de tous ces moments de pseudo-romantisme ou de pseudo-amitiés viriles pour aller au bout de son idée. Ici Emmerich se sent obligé de passer par tous les poncifs, qu’il eut pourtant fallu enlever pour donner plus de tonus et de cohérence dramatique au film.
Cela dit, par rapport au film de Smight de 1976 (qui était lui, nettement plus prenant), le numérique est passé par là et il faut bien admettre l’efficacité de ces séquences de combat, avec les plongées délirantes des bombardiers en piqué sur les porte-avions, moments saisis avec toute leur folie, mélange de panache, d’inconscience et de sacrifice. Ces quelques minutes de climax, au milieu des mille et une séquences numérico-pyrotechniques que nous offre le cinéma de guerre actuel, sont parmi les plus réussies.




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