mercredi 2 décembre 2020

Stoker (Park Chan-wook, 2013)



Lointaine adaptation de L’Ombre d’un doute, – organisé autour d’un mystérieux cousin Charly (un peu comme Thirst était une lointaine adaptation de Thérèse Raquin) –, l’esthétique de Park Chan-wook, avec Stoker, évolue progressivement au fil du temps. Loin du punch délirant de Old Boy ou de la violence de Lady Vengeance, le réalisateur se calme et s’attache de plus en plus à une esthétique appliquée, précise, attentive aux détails, aux résonances entre les plans, aux ellipses. Il n’est plus question de débordement d’énergie, mais de préciosité.


Bien sûr, on ne se refait pas, la violence reste présente, mais comme autant de bouffées pulsionnelles, que le réalisateur a tendance à laisser hors-champ. C’est ainsi que cette violence qui se déversait est maintenant plus souterraine : elle est enfouie dans la psyché des personnages, recouverte, dans le récit, par un vernis d’apparence et progressivement déplacée hors du cadre par l’esthétique de Park.
Il continuera sur cette lancée dans Mademoiselle – qui équilibre la recherche esthétique et les débordements de violence pulsionnelle –, semblant avoir laissé derrière lui l’énergie débordante et sanglante de ses débuts.

 

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