Ce premier film de Ridley Scott, s’il est pétri de qualités
formelles, laisse un peu sur sa faim.
C’est dans son application à faire de chaque plan un tableau d’époque que l’on voit le travail de Ridley Scott, fortement influencé par Barry Lyndon (jusque dans les interventions d’un narrateur en voix off qui scande le film comme chez Kubrick). Le travail sur le cadre, les lumières, les positions des acteurs, tout cela est très travaillé et réussi. L’on sait que l’on retrouvera cette application dans d’autres films du réalisateur, application qui sera pour beaucoup dans ses réussites (dans Alien ou Blade Runner notamment).
En revanche l’affrontement en lui-même des deux personnages – affrontement répété pendant des années sur fond de guerres napoléoniennes – passionne peu : la faute sans doute à Armand d’Hubert (Keith Carradine) qui ne s’y soumet que contraint et forcé quand Féraud (Harvey Keitel) est beaucoup plus convaincant en chien fou toujours prêt à mordre. Ce jusqu’au-boutisme eut-il été partagé, il aurait sans doute eu cette puissance hors norme du duel, magnifié, jusqu’au-boutiste et sans raison (avec presque des accents cyraniens : « c’est beaucoup plus beau lorsque c’est inutile »).
Le duel comme conception de la vie, voilà qui aurait peut-être davantage passionné que la retenue de ce d’Hubert qui ne retourne devant son adversaire qu'obligé par un code d’honneur qui le coince. D’autant plus que le réalisateur nous met du côté de cette retenue et de cette volonté d’échapper au duel, tout en montrant Féraud comme le Mal qui revient toujours et ne s’arrête jamais. Comme s’il n’y avait, au fond, qu’un seul duelliste, contrairement à ce que nous dit le titre du film.
Pourtant, si l’on choisit un scénario très simple (or celui-ci l’est assurément), il faut sans doute mieux chercher une exaltation pour dépasser le morne déroulement, quelque chose que le spectateur ne peut pas bien saisir (battre l’autre en duel, une affaire d’honneur désuète mais puissante, quelque chose qui prend aux tripes et court tout au long d’une vie).
Chose d’ailleurs qui semble bien avoir été plus vraie dans la réalité, puisque les deux sires dont s’est inspirée l’histoire se sont affrontés plus de vingt fois et ont édicté un code de duel entre eux, à toujours respecter. Un code juste pour leur monstrueux affrontement, jusqu’à ce que mort s’en suive, sans échappatoire, sans bonne raison. Quelque chose que le film affadit en voulant faire du héros un être raisonnable.
C’est dans son application à faire de chaque plan un tableau d’époque que l’on voit le travail de Ridley Scott, fortement influencé par Barry Lyndon (jusque dans les interventions d’un narrateur en voix off qui scande le film comme chez Kubrick). Le travail sur le cadre, les lumières, les positions des acteurs, tout cela est très travaillé et réussi. L’on sait que l’on retrouvera cette application dans d’autres films du réalisateur, application qui sera pour beaucoup dans ses réussites (dans Alien ou Blade Runner notamment).
En revanche l’affrontement en lui-même des deux personnages – affrontement répété pendant des années sur fond de guerres napoléoniennes – passionne peu : la faute sans doute à Armand d’Hubert (Keith Carradine) qui ne s’y soumet que contraint et forcé quand Féraud (Harvey Keitel) est beaucoup plus convaincant en chien fou toujours prêt à mordre. Ce jusqu’au-boutisme eut-il été partagé, il aurait sans doute eu cette puissance hors norme du duel, magnifié, jusqu’au-boutiste et sans raison (avec presque des accents cyraniens : « c’est beaucoup plus beau lorsque c’est inutile »).
Le duel comme conception de la vie, voilà qui aurait peut-être davantage passionné que la retenue de ce d’Hubert qui ne retourne devant son adversaire qu'obligé par un code d’honneur qui le coince. D’autant plus que le réalisateur nous met du côté de cette retenue et de cette volonté d’échapper au duel, tout en montrant Féraud comme le Mal qui revient toujours et ne s’arrête jamais. Comme s’il n’y avait, au fond, qu’un seul duelliste, contrairement à ce que nous dit le titre du film.
Pourtant, si l’on choisit un scénario très simple (or celui-ci l’est assurément), il faut sans doute mieux chercher une exaltation pour dépasser le morne déroulement, quelque chose que le spectateur ne peut pas bien saisir (battre l’autre en duel, une affaire d’honneur désuète mais puissante, quelque chose qui prend aux tripes et court tout au long d’une vie).
Chose d’ailleurs qui semble bien avoir été plus vraie dans la réalité, puisque les deux sires dont s’est inspirée l’histoire se sont affrontés plus de vingt fois et ont édicté un code de duel entre eux, à toujours respecter. Un code juste pour leur monstrueux affrontement, jusqu’à ce que mort s’en suive, sans échappatoire, sans bonne raison. Quelque chose que le film affadit en voulant faire du héros un être raisonnable.
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