mercredi 13 février 2019

Bullitt (P. Yates, 1968)




Film iconique de Peter Yates porté par une séquence marquante (la fameuse poursuite en voiture), un acteur légendaire (Steve McQueen) et le thème célèbre de Lalo Schifrin.
Le charisme étonnant de Steve McQueen (charisme qui est à relier avec un mutisme et une sobriété absolue dans son jeu d’acteur) est pour beaucoup dans le succès du film qui est entièrement tourné vers sa star (McQueen est présent dans le cadre dans pratiquement toutes les séquences, à l’exception de l’introduction).
Le film modernise l’image du flic des années 50, issu du polar et du film noir et le fait entrer dans les années 70. Par son look, son caractère taiseux, son comportement en marge, il se construit une personnalité très forte sans fracas. Il annonce, à son tour, Dirty Harry, dont le laconisme et le caractère sans cesse en porte-à-faux avec sa hiérarchie doivent beaucoup à Bullitt.
Le film instaure aussi cette idée d’un climax formidable avec la poursuite en voiture (la Mustang de Bullitt poursuivant une Dodge Charger), d’une durée complètement disproportionnée par rapport à son intérêt narratif (plus de dix minutes). L’image des voitures bondissant dans les rues en pentes de San Francisco est entrée dans la légende du cinéma.



On retrouve bien sûr de nombreuses allusions à Bullitt dans le cinéma américain (mais aussi français, avec une poursuite similaire dans Le Marginal de J. Deray) : de Gran Torino à Drive, Frank Bullitt, son mutisme, son look et son bolide sont entrés dans la culture populaire américaine.

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