Alice et le Maire appartient à ce vaste ensemble des
films français contemporains, qui se veulent propres sur eux, s’appuyant sur un
scénario pépère, sur quelques acteurs (ici le solide Luchini et la pimpante Anaïs
Demoustier) et qui, sans se donner l’air d’y toucher, ambitionnent un regard un
peu critique sur le monde. Le tout saupoudré d’une humeur de comédie au travers
de quelques personnages ou de quelques bons mots.
Sans être bien
sûr aussi rentre-dedans que Costa-Gavras, Lioret ou Brizé, Nicolas Parisier
distille bien sûr son petit message politique, avec un faux détachement :
il ne parle pas de politique (puisque ni Alice ni le maire, finalement, ne
parlent jamais réellement politique hormis à un moment précis, celui du
discours), mais en fait la petite bien-pensance se fraie son chemin bien comme
il faut, ici au travers du discours soigneusement préparé et que ne prononcera
pas le maire.
Le film évoque à
la fois Nelly et Monsieur Arnaud de
Sautet, par l’amitié (et uniquement l’amitié) qui se noue entre Alice et le
maire et aussi, dans une moindre mesure, L’Arbre, le Maire et la Médiathèque de Rohmer. C’est à la fois Luchini qui fait se
rejoindre les deux films, mais aussi Alice, qui est un personnage assez rohmérien.
Alors on passe
plutôt un bon moment mais il y a bien peu d’émotion, bien peu d’éléments
sortent de l’écran pour venir cogner un peu le crâne du
spectateur, qui comprend rapidement qu’il est assuré de ne jamais sortir de sa
zone de confort et de n’être pas touché, brusqué, surpris, interloqué. On passe
un bon moment et puis tout se passe comme prévu : au fil du temps le
souvenir s’estompe, le film devient de plus en plus lisse, la mémoire glisse progressivement dessus et puis, peu à peu, on l’oublie tout à fait…
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