mardi 7 juillet 2020

Alice et le Maire (N. Parisier, 2019)




Alice et le Maire appartient à ce vaste ensemble des films français contemporains, qui se veulent propres sur eux, s’appuyant sur un scénario pépère, sur quelques acteurs (ici le solide Luchini et la pimpante Anaïs Demoustier) et qui, sans se donner l’air d’y toucher, ambitionnent un regard un peu critique sur le monde. Le tout saupoudré d’une humeur de comédie au travers de quelques personnages ou de quelques bons mots.
Sans être bien sûr aussi rentre-dedans que Costa-Gavras, Lioret ou Brizé, Nicolas Parisier distille bien sûr son petit message politique, avec un faux détachement : il ne parle pas de politique (puisque ni Alice ni le maire, finalement, ne parlent jamais réellement politique hormis à un moment précis, celui du discours), mais en fait la petite bien-pensance se fraie son chemin bien comme il faut, ici au travers du discours soigneusement préparé et que ne prononcera pas le maire.
Le film évoque à la fois Nelly et Monsieur Arnaud de Sautet, par l’amitié (et uniquement l’amitié) qui se noue entre Alice et le maire et aussi, dans une moindre mesure, L’Arbre, le Maire et la Médiathèque de Rohmer. C’est à la fois Luchini qui fait se rejoindre les deux films, mais aussi Alice, qui est un personnage assez rohmérien.
Alors on passe plutôt un bon moment mais il y a bien peu d’émotion, bien peu d’éléments sortent de l’écran pour venir cogner un peu le crâne du spectateur, qui comprend rapidement qu’il est assuré de ne jamais sortir de sa zone de confort et de n’être pas touché, brusqué, surpris, interloqué. On passe un bon moment et puis tout se passe comme prévu : au fil du temps le souvenir s’estompe, le film devient de plus en plus lisse, la mémoire glisse progressivement dessus et puis, peu à peu, on l’oublie tout à fait…


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