Petit film de
science-fiction, qui manque d’ampleur et de style mais dont le scénario a un
petit quelque chose d’intéressant avec un renversement inattendu en cours de
film. Mais Oblivion pâtit d’une
réalisation mollassonne et conventionnelle qui l’affadit et le fait se perdre
dans le tout-venant des films de SF.
Joseph Kosinski a
bien une volonté de travailler sur l’image et d’opposer deux mondes :
celui, qui se veut futuriste, gris, minéral et froid, empli de verre et de technologie ; et celui de la Nature, jaune et sableux ou vert et ondoyant. L’image
de la cabane en bord de rivière vient d’ailleurs titiller l’inconscient à la
Thoreau cher aux Américains (même si la référence multiple au football
américain ou au base-ball vient un peu contredire cette vie dans les bois). Le
film joue alors sur une nostalgie qui, en elle-même, est intéressante : le
paradis perdu est en réalité le monde actuel (idée que l’on a déjà vu, et avec
une tout autre puissance, dans Soleil vert). Mais, hormis cette volonté de jouer sur deux mondes opposés
(l’ancien et l’actuel, qui sont, en réalité, l’actuel et le futur), il y a bien
peu de surprises et l’on suit les découvertes progressives de Jack sans grande
passion. Et le film s’abime même volontiers dans le mièvre avec des scènes
sirupeuses surprenantes pour le genre et une fin, en forme d’épilogue, ridicule
et affligeante.
Cependant on
s’amusera à retrouver des motifs croisés dans d’autres films : La Planète des singes, avec les
monuments en ruines ou à demi-enfouis, Star
Wars au détour d’une scène de poursuite ou de combat, 2001 avec le combat de l’homme contre la machine, Terminator avec ces humains résistants
pourchassés et décimés par des drones, et même, au détour d’un souvenir
romantique, Elle et Lui (« au
plus près du paradis »). Mais évoquer Elle
et Lui dans un film de SF donne une idée du malheureux mélange de genres auquel succombe Oblivion.
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