lundi 2 mai 2022

Stella Dallas (K. Vidor, 1937)





Stella, telle Emma Bovary, aspire à un monde auquel elle n’a pas accès. Mais, si elle parvient bien vite à ses fins, elle sera bien déçue, comme il se doit, dans cette Amérique de l’entre-deux guerres, qui laisse peu de place pour les femmes, en dehors de la représentation sociale. On retrouve bien sûr un thème majeur chez Vidor, dont la carrière immense a tantôt travaillé l'idée de l'union, du groupe et de la solidarité (Notre pain quotidien), tantôt, tout au contraire, glorifié la puissance individuelle (La Foule) ou même l'hubris (Le Rebelle, Ruby Gentry, etc.).
Si le sujet est bien sûr universel (et tout à fait provocateur par moment dans l'Amérique des années trente), son traitement déçoit quelque peu, la faute en particulier à Barbara Stanwyck qui surjoue sans cesse de façon fatigante et bien peu convaincante. On trouve d’ailleurs bien souvent très forcé, à Hollywood, le jeu de ces actrices qui jouent des femmes fortes, telles Barbara Stanwyck donc, mais aussi Joan Crawford ou Katharine Hepburn. Il n’y a guère que Bette Davis qui en réchappe, en jouant toujours très juste.

En ce qui concerne ce thème de l’aspiration sociale de l’individu et des écueils sociaux qui le contraignent, on mesure l’écart entre ce film et Une place au soleil, qui, bien qu’il inverse les rôles (la femme est l’héritière et l’homme est l’ouvrier), est d’une toute autre ampleur.

 

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