Concentré sur
l’image – après la 3D c’est maintenant le nombre d’images par seconde qui se
veut la grande nouveauté technologique –, se fourvoyant dans une ambition presque
documentariste (on a l’impression de voir un documentaire sur une planète
fictive), Cameron en oublie ses points forts cinématographiques, à savoir le
rythme d’un film, qu’il savait parfaitement doser, par exemple dans Abyss ou Titanic, et il sombre dans de longues séquences où la narration
s’arrête presque, étirant en longueur des passages obligés (l’arrivée dans une
nouvelle tribu, l’accueil, l’initiation, etc.) et laissant le spectateur
s’endormir doucement.
Sans cesse, au
cours de sa carrière, Cameron aura rallongé ses films, à mesure qu’il les aura
augmentés de discours sucrés, passant d’un film sec et massif comme Terminator, jusqu’à Avatar : La Voie de l'eau, donc, dégoulinant de bons sentiments.
Il faut dire aussi
que, puisque Cameron réutilise l’univers qu’il avait créé pour le premier opus,
il n’y a plus de nouveau regard sur un nouveau monde, plus de surprise, plus
d’immersion, autant d’éléments qui étaient une réussite d’Avatar. Il n’utilise plus, non plus, le passage incessant entre le
monde des humains et celui des avatars, basculant ici presque totalement dans
le monde numérique. Il reste une simple beauté plastique et fluide, mais qui
garde sans cesse une patine numérique que l’on retrouve partout, aussi bien
dans l’eau que sur les bêtes ou la peau des Na’vis eux-mêmes. Cet univers très
beau à l’image, garde toujours quelque chose de superficiel et numérique.
Et si l’on sait depuis
longtemps que Cameron est animé de sentiments douceâtres et naïfs qu’il
saupoudre tout au long de ses métrages (on se souvient de la morale d’Abyss qui était déjà faite d’amour,
d’eau fraîche et de bons sentiments), ici il déploie un discours lénifiant,
rajoutant à toutes les couches déjà vues dans le premier opus un discours sur
la famille convenu et pesant. On subit même les frasques des adolescents (entre
rébellion et amours naissantes) ou les rivalités entre femmes. Rien ne nous est
épargné.
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