Dans ce western
minéral et minimaliste, Kelly Reichardt prend le parti de refuser de déborder
vers l’évènement ou le narratif classique qui fait progresser l’ action.
Et si le dépouillement du film peut évoquer Monte Hellman (The Shooting notamment), Reichardt, derrière ce style épuré, loin de suivre une voie expérimentale ou psychologique, s’inspire d’une histoire vraie et revisite le mythe de la Destinée manifeste. Loin des héroïques traversées vers l’Ouest qui ont peuplé le cinéma (de La Piste des géants à La Dernière caravane), ici le film n’est qu’une errance dans le désert, errance dont on comprend immédiatement (avec le mot « lost » gravé sur l’écorce dès les premières minutes) qu’elle est sans issue.
L’esthétique du film, sa lenteur, l’alternance des plans larges et, peu à peu, des plans qui se rapprochent des personnages, la lumière (notamment les moments de veillées en lumière naturelle), les positions de la caméra (qui plante le spectateur au milieu des personnages), l’habileté à jouer du hors-champ, les choix de montage ou les personnages sans héroïsme, tout oriente le film vers l’authenticité, loin des atours de l’Hollywood classique.
Le personnage du trappeur Stephen Meek, censé guider le petit convoi, est bien loin des figures campées par John Wayne, Robert Taylor et autre Spencer Tracy. Derrière l'arrogance de celui qui sait et qui connait des récits mythiques, il échoue à mener les trois familles et tourne en boucle dans le désert.
La rencontre avec les Indiens, figure absolue de l’altérité de la Frontière, est, elle aussi, lue a contrario des images classiques : Emily finira par mettre en joue le trappeur pour protéger l’Indien.
Loin des fastes d’une représentation glorieuse mythifiée, loin des récits héroïques, loin des chants le soir au coin du feu, loin des promesses de l’Ouest, il ne reste ici qu’une confrontation avec la terre, sa minéralité et son immensité.
Et dans cet infini qui emprisonne, c’est le silence qui prévaut, et ce sont des petits signes, des petits gestes – beaucoup plus que des paroles – qui tentent de tisser, tant bien que mal, les relations entre ces personnages pris au piège.
La fin ouverte laisse au spectateur le soin de suivre encore cette piste incertaine, comme des pointillés épars et diffus perdus dans le désert sans fin.
Et si le dépouillement du film peut évoquer Monte Hellman (The Shooting notamment), Reichardt, derrière ce style épuré, loin de suivre une voie expérimentale ou psychologique, s’inspire d’une histoire vraie et revisite le mythe de la Destinée manifeste. Loin des héroïques traversées vers l’Ouest qui ont peuplé le cinéma (de La Piste des géants à La Dernière caravane), ici le film n’est qu’une errance dans le désert, errance dont on comprend immédiatement (avec le mot « lost » gravé sur l’écorce dès les premières minutes) qu’elle est sans issue.
L’esthétique du film, sa lenteur, l’alternance des plans larges et, peu à peu, des plans qui se rapprochent des personnages, la lumière (notamment les moments de veillées en lumière naturelle), les positions de la caméra (qui plante le spectateur au milieu des personnages), l’habileté à jouer du hors-champ, les choix de montage ou les personnages sans héroïsme, tout oriente le film vers l’authenticité, loin des atours de l’Hollywood classique.
Le personnage du trappeur Stephen Meek, censé guider le petit convoi, est bien loin des figures campées par John Wayne, Robert Taylor et autre Spencer Tracy. Derrière l'arrogance de celui qui sait et qui connait des récits mythiques, il échoue à mener les trois familles et tourne en boucle dans le désert.
La rencontre avec les Indiens, figure absolue de l’altérité de la Frontière, est, elle aussi, lue a contrario des images classiques : Emily finira par mettre en joue le trappeur pour protéger l’Indien.
Loin des fastes d’une représentation glorieuse mythifiée, loin des récits héroïques, loin des chants le soir au coin du feu, loin des promesses de l’Ouest, il ne reste ici qu’une confrontation avec la terre, sa minéralité et son immensité.
Et dans cet infini qui emprisonne, c’est le silence qui prévaut, et ce sont des petits signes, des petits gestes – beaucoup plus que des paroles – qui tentent de tisser, tant bien que mal, les relations entre ces personnages pris au piège.
La fin ouverte laisse au spectateur le soin de suivre encore cette piste incertaine, comme des pointillés épars et diffus perdus dans le désert sans fin.
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