samedi 16 décembre 2023

Beau-père (B. Blier, 1981)

 



En traitant de l’amour entre une adolescente et son beau-père, Bertrand Blier provoque encore et toujours. Mais, après les films plein de punch que sont Les Valseuses, Calmos ou Préparez vos mouchoirs, après le glacial et brillant Buffet froid, Blier s’assagit dans la forme et livre un film dont seul le sujet est provocateur (et non plus le ton ou la forme cinématographique).
Mais, dans ce cadre plus apaisé, Blier a plus de mal à filmer la douceur et les battements de cœur intime. Il s’en remet à ses acteurs, mais il a du mal à saisir, avec sa caméra, ce qui se trame derrière les yeux perdus des personnages. Patrick Dewaere joue de son habituelle fragilité d’écorché vif, même si son style passe moins ici dans ce film où il oscille entre le trop et le pas assez. On le préfère ou bien dans un registre plus comique (Préparez vos mouchoirs), ou bien plus libre et chien fou (Série noire) ou alors plus contenu et plus sobre (Hôtel des Amériques). Ariel Besse, du haut de ses quatorze ans, manque de charisme et de prestance. Sans doute faut-il à Blier de très grands acteurs pour parvenir à faire exister et à rendre crédibles ses personnages (ce qui explique le casting si souvent fameux de ses films). Ici, dans un rôle majeur, cette jeune actrice ne convainc pas vraiment.

 




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