
On retrouvera évidemment des accents du film chez Browning (dans L’Inconnu ou, bien sûr, dans Freaks) avec cette ambiance foraine et cette horreur finale (où le père et le baron sont dévorés par un lion).
Dès ce premier long-métrage, Olivier Marchal cherche à plonger au sein de
l’univers des policiers, entrant dans les bureaux et les quartiers généraux
plutôt que de rester dans les rues, les banques ou les appartements des
mafrats, comme le veut souvent le genre. Là il fouille les passes d’armes entre
indics et inspecteurs fatigués, guettant les corruptions et les magouilles, les
petits arrangements et les grandes traîtrises.
Si le film souffre d’un scénario assez simple et d’une réalisation basique,
il bénéficie en revanche du charisme de Richard Anconina (dont le personnage
reste longtemps impénétrable) et l’ensemble, avec son cortège de flics usés ou
blasés, est assez efficace.
Thriller
d’action qui se veut trépidant mais qui est surtout très convenu avec des
figures archétypales dont le film ne sort pas. Entre l’innocent embarqué malgré
lui, le méchant blessé qui s’amende au cours du film ou le flic ripoux qui
devient le vrai méchant, il n’y a là rien de bien passionnant. Si l’on ajoute
au style exubérant des aberrations scénaristiques pénibles (un exemple parmi
tant d’autres : le malfrat pourtant à l’article de la mort et suivi en
soins intensifs qui court à travers Paris quelques heures plus tard), on
comprend alors que le film de Fred Cavayé fatigue bien plus qu’il n’emporte.
Intéressant
polar de Serge Leroy qui, sans être original, s’appuie sur des solides seconds
rôles du cinéma (Michel Constantin, Georges Géret ou Adolfo Celi). Le
film joue habilement des chausse-trappes dans lesquels viennent s’empêtrer
Bernard Solville et ses amis.
Le
film vaut pour son ambiance et ses jeux d’acteurs qui construisent toute cette
atmosphère typique du cinéma français d'alors qui a marqué les esprits et rend très bien encore aujourd’hui.