
Intéressant
polar de Serge Leroy qui, sans être original, s’appuie sur des solides seconds
rôles du cinéma (Michel Constantin, Georges Géret ou Adolfo Celi). Le
film joue habilement des chausse-trappes dans lesquels viennent s’empêtrer
Bernard Solville et ses amis.
Le
film vaut pour son ambiance et ses jeux d’acteurs qui construisent toute cette
atmosphère typique du cinéma français d'alors qui a marqué les esprits et rend très bien encore aujourd’hui.
Ce premier film de Luis García Berlanga, s’il lui a donné une
reconnaissance, a assez mal vieilli malgré la bonne idée de mettre sens dessus
dessous un petit village à l’idée de l’arrivée des Américains.
C’est là l’occasion pour
le réalisateur d’un portrait d’une Espagne provinciale, loin des remous du
monde, qui, tout à coup, entre en effervescence et montre à quel point
l’Amérique est désirable. Non seulement par l'argent espéré et qui fait tourner
les têtes mais aussi, plus largement, par tous les rêves qui l'accompagne. On
le voit non seulement dans la frénésie qui gagne la ville mais aussi avec les
images – caricaturales mais d’autant plus parlantes – qui émaillent le film,
notamment la longue rêverie autour du western, montrant la puissance du cinéma
américain dans les imaginaires.
Cette satire légère et
rythmée fonctionne (avec une ouverture en voix off originale) même si, on l’a
dit, l’ensemble a assez mal vieilli.
Sur une intrigue originale et qui peut d'abord sembler trop mince,
Alessandro Blasetti construit une trame toute en émotion et en retenue,
s’immisçant dans les mœurs et les pensées rurales. Il peint un monde ancien aux
prises avec une situation nouvelle, brossant une série de portraits avec, au
centre, la fille désemparée qui cherche à amadouer la colère paternelle.
Bien aidé par un Gino Cervi remarquable de justesse, le film devient de
plus en plus touchant à mesure que Paolo se trouve coincé et gêné par l’accueil,
d’abord hostile puis de plus en plus ouvert, de cette famille.
La fin est très belle, avec le père dont les convictions profondes se
fissurent, et la dernière image – lorsque Paolo rentre chez lui – distille,
forcément, un certain doute.