Si le mot culte
est galvaudé et semble aujourd’hui vouloir s'appliquer à n’importe quel film qui rencontre un tant soit peu de succès, un film culte désigne, au sens strict, un film qui fait l’objet d’un
culte.
On peut prendre
l’exemple de La Guerre des étoiles,
dont la multiplication des épisodes entretient le culte. On donnerait
d’ailleurs presque raison à Spielberg qui disait de son ami Georges Lucas qu’il
aurait pu créer une religion avec son histoire de Force. Le Seigneur des anneaux de P. Jackson est pareillement entouré de
hordes de fans.
Mais une
définition plus restreinte suppose aussi que ces films sont peu connus et
circulent sous le manteau. On pense évidemment à The Rocky Horror Picture Show, phénomène de dévotion qui voit ses adeptes venir
déguisés aux projections, danser, chanter, jeter du riz ou des confettis dans la salle.
Aujourd’hui,
avec la multiplication des supports et des possibilités de voir un film (via
internet en particulier), beaucoup de films cultes rares se sont répandus. Pourtant,
malgré cet accès plus facile, le côté méconnu continue de donner à tel ou tel
film une coloration particulière : on pense à El Topo, Le Carnaval des âmes, Eraserhead, etc.
Et si Shining fait l’objet d’une dévotion particulière,
c’est par la multitude d’interprétations qu’il propose et le caractère
inépuisable de la lecture des signes qu’il recèle. Le documentaire Room 237 de R. Ascher fait par exemple le tour de plusieurs
théories interprétatives (de la NASA aux signes chamaniques indiens) souvent
exposées à son propos.
Et quand les
fans de Retour vers le futur se bricolent
la même Delorean que celle du Doc, ceux de La Nuit des morts-vivants – matrice des formes modernes de zombies –, se
rassemblent dans des marches de zombies alors que les fans du Parrain vont en pèlerinage à Savoca. D’autres encore apprennent les
répliques par cœur, répliques qui passent dans le langage courant (des
exclamations de Tony Montana dans Scarface aux lignes de dialogues au vitriol du Père Noël est une ordure).
D’autres films
cultes, enfin – Harold et Maude !
–, ne cessent jamais d’évoquer un ton, une époque ou une manière de voir le monde.
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